Evolution et sociologie de l'Internet

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Les notions d'intellition, d'agorique, de Réseau Global Virtuel (VGN), de noogitiel, de Cyberagora, etc. utilisées par Cybagora et mises en application pour des projets pratiques expérimentaux tels que SV2B relèvent de l'évolution actuelle de l'internet telle que prévue dès l'abord, selon son projet fondamental de 1978 (IEN 48) présenté par Vint Cerf.

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Le projet Internet

Ce projet avait pour ambition :

  1. de démontrer la faisabilité des deux concepts fondateurs de Louis Pouzin : le datagramme et le catenet (c'est-à-dire, "le réseau des réseaux).
  2. d'y incorporer la transparence technologique permise par la couche six présentation du modèle OSI, de Michel Elie et Hubert Zimmermann, adopté cinq mois plus tard et/ou par l'intégration architecturale ACT que venait de présenter Tymnet qui a permis de déployer le réseau mondial public au début des années 1980.

Ceci se situait dans le cadre politique de l'aménagement du service universel des télécommunications des USA qui venait de reconnaître à Telenet et Tymnet la qualité et la licence de réseaux à valeur ajoutée, extérieure au service universel; Tymnet ayant de plus la licence de l'organisation du nommage digital commun, impliquant la reconnaissance technicopolitique du noogitiel (brainware, ou "utiliser ensemble digital").


La première phase

La concrétisation de la première phase de l'internet a débuté le 1er janvier 1983 et s'est poursuivie politiquement par :

  • le rachat pour enterrement contre-stratégique de Tymnet par l'industrie américaine (McDonnell Douglas) au profit de l'approche "Unix/IP" qui s'est peu à peu imposée sur le modèle Telenet/PTT de l'IUT. Ce fut :
  • au détriment des autres propositions technologiques américaines (IBM, DEC, etc.) et européennes (Siemens, Alcatel, CII/HB, Transpac, etc.)
  • et surtout grâce au Web, apportant une rustine à l'absence de support de la couche six présentation.
  • et la dérégulation du service universel de télécommunications des USA qui a favorisé les services "améliorés" ("enhanced") regroupant dans l'architecture internet
  • les fournisseurs d'accès (FAI)
  • et les fournisseurs de contenus ("edge providers"), tels que Google, Facebook, Amazon, Microsoft, Apple qui - faute d'une interface couche six présentation commune - bâtissent commercialement, politiquement et technologiquement leurs propres écosystèmes numériques que la RFC 6852 reconnait maintenant comme des "communautés mondiales" décideuses de l'évolution technologique qui est ainsi retirée au bien commun (c'est l'entente "OpenStand).

Le succès de cette première phase a dégagé ce que la RFC 6852, qui tire la leçon normative de tout cela, appelle "le gigantesque butin" ("Huge bounty")de l'internet, et entraîné un souci de statu quo des positions dominantes ainsi acquises. Cette attitude politique est parfois eppelé à l'américaine "StatUS-Quo"


Instabilité du "Status-Quo"

Cette situation est instable, comme l'ont montrés le vote du nouveau traité mondial des télécommunications auquel n'ont adhéré minoritairement ni les USA ni l'OCDE, et l'étrange épisode Snowden. Les Etats-Unis ont donc engagé la normalisation de leur "protectorat" exécutif sur l'internet (par l'intermédiaire du NTIA, agence spécialisée Télécoms du Ministère du Commerce) en une "colonisation" législative ordinaire, résultant de la contractualisation de la plus part des opérations internet sous juridiction américaine (du fait de l'implantation géographique et politique de ses institutions principales - ISOC, ICANN, IETF, IAB, ARIN, NRO, EITF Trust, etc.).


Décision des Etats-Unis

Pour cela le NTIA a demandé à l'ICANN, institution à but non lucratif sans membre californienne, de préparer sa prise de la supervision de l'internet à sa place, selon un plan que :

  • le NTIA devra approuver
  • qui ne devra pas résulter d'un accord multilatéral entre Etats,
  • devra recourrir à un mécanisme de concertation (multi-stakeholderism) plaçant les parties prenantes - y compris les Etats - sur un pied d'égalité. Ceci implique que les Etats et la digitalité du monde soient soumis à la législation commune américaine.

Ceci :

  • repose sur une constatation souvent citée que "le code source fait la loi" dans la digisphère.
Ceci est de bon sens : l'on ne peut utiliser un ordinateur que pour ce qu'il a été prévu de faire. Ceci signifie aussi, car les développeurs sont aussi de bons citoyens ou au moins de bon commerçant, que le code source ne permette pas facilement de commettre de crimes. En ce sens "la loi induit le code".
  • oublie volontairement que le code internet ne porte pas encore sur la partie la plus importante de son projet qui concerne l'application pratique de la loi née de ce code : la couche six présentation et la facilitation noogitielle (l'utiliser ensemble) et (en matière de vie privée) l'intellition (ce qui fait sens à partir de l'information communiquée et du savoir antérieur).

Nous en sommes là. Le problème posé, qui a déjà fait l'objet de deux sessions du Sommet Mondial sur la Société de l'Information (SMSI), qui ont établi qu'elle devait être centrée dans la personne humaine, est celui de la "Gouvernance de l'Internet". Il est en fait bien plus étendu et concerne l'ensemble de l'écosystème (hommes et machines) digital mondial, ce que l'on appelle aussi la "société anthropobotique" (le bot étant un agent logiciel autonome).


L'évolution probable

L'évolution vraisemblable est que la gouvernance mondiale d'un système de systèmes téléinformatiques se fasse entre systèmes téléinformatiques et leurs parties prenantes. Les USA refusant la multilatéralité où ils apparaitraient comme un Etat parmi 162 poussent à une concertation entre les parties prenantes productivement dominantes et les Etats avant que systèmes d'utilisation téléinformatiques n'aient pu techniquement et politiquement se développer et s'organiser. C'est donc sur le réseau des réseaux, un bras de force entre une offre protégée et une demande en devenir.

La prévision raisonnable et pragmatique à laquelle souscrit Cybagora est que nous nous acheminons vers une intergouvernance à trois niveaux :

  • l'autonomie souveraine des Etas-Unis et des Etats non liés par un accord de type TPP ou TAFTA avec les Etats-Unis.
  • une quasi-souveraineté digitale des grands leaders actuels sur leur "communauté mondiale"/"écosystème technique"
  • l'émergence d'une nouvelle communauté de la multitude de l'utilisation ouverte intelligemment facilitée des utilisateurs indépendants (IUsers),
  • d'abord ponctuelle individuellement, localement, professionnellement, nationalement
  • devenant de plus en plus habituelle à l'ensemble des utilisateurs.

C'est sur ce dernier segment que se positionne Cybagora.


Une convergence raisonnable

Il ne s'agit pas là d'une révolution. Il s'agit simplement de l'achèvement prévu, par la convergence des quatre projets de 1978 :

  • Cyclades, le réseau de Louis Pouzin à l'INRIA
  • Tymnet, la technologie de Norman & Ann Hardy, LaRoy Times,Bill Krantz et Joe Rinde et le déploiement de Robert Tréhin
  • la face réseau du Plan Calcul français de Rémi Desprès, Michel Elie, Hubert Zimmermann soutenus au CCITT par Larry Roberts et Barry Westler de Telenet
  • co-initiateurs du projet ARPANET et de son accomplissement mondial selon l'internet de Vint Cerf, Bob Kahn et de tant de gens de l'IETF.

L'on a l'habitude de dire que l'innovation est soit incrémentale (on continue sur sa lancée) soit disruptive (on prend un nouveau départ). Ici il s'agit d'une innovation de troisième type que l'on pourrait qualifier de fondamentale : on revient aux fondements, fort de tout ce qui a été fait, testé, appris, développé, utilisé, et déployé (il y a des dizaines de millions de serveurs de nommage à travers le monde).

L'immense avantage que nous avons sont

  • la preuve de concept mondial initiale de Tymnet qui a montré que la neutralité d'un service universel était possible,
  • et l'absence volontaire de développement dans ce domaine par l'internet qui l'a architecturalement parfaitement localisé dans la RFC 1958 (de Brian Carpenter) sur son architecture :
  • le propos de l'internet est le transport de datagrammes de bout en bout
  • tout le reste doit se faire à la frange. Comme cela a été validé par l'exemple de la RFC 5895 à la suite des travaux de John Klensin, Pete Resnick" et Paul Hoffmann.
C'est ce qui permet aujourd'hui d'engager la théorie les intellipages et les cortèges multisources d'intelligrammes de frange à frange. Et pour l'IETF la recherche sur l'évolution du protocol stack.


La démarche de Cybagora

Cybagora se situe dans un contexte de traitement de ce "frange à frange" pour supporter un "modèle maillé masters cum masters" (McM) au-dessus d'un service internet universel, c'est à dire intrinsèquement neutre pour tout le monde.

Il soutient et/ou participe aux initiatives :

  • du NTIA pour que ce service universel soit organisé efficacement au niveau de chaque territoire national selon la méthode jugée démocratiquement la plus adéquate.
  • de l'IETF et de sa création de la liste permanente de travail IUCG@IETF pour une concertation technique entre la définition et l'utilisation de l'Internet, en particulier au frange à frange par l'initiative IUTF.
  • de l'alliance "Fail-Secure Plan for the Nets" (FSP4.NET) de concertation d'un plan de secours entre VGN Masters de remplacement ou de complément de l'initiative conduite par le NTIA
  • de constitution d'un VGNSO (Virtual Global Network Support Organization) se préoccupant des intérêts communs des VGN au sein de la Gouvernance de l'Internet et plus généralement de la vicariance (stewardship) de la digisphère.
  • de définition d'une Co-Licence d'Interêt Commun pour le Développement et l'Exploitation Compatible Libre, institutionnel et Commercial (CLICDECLIC) et le cofinancement de la Recherche Libre.